Vivante morte éblouie

Vingt-cinq images extraites du film de 16', "Vivante morte éblouie" et de son making-of, pour célébrer le premier anniversaire de la collection AVECypres dont le premier opus était le coffret monographique "Sillages" du compositeur Pierre-Adrien Charpy (CYP2623, Cypres, octobre 2017).

Vingt-cinq images pour vous inviter à revoir le film, disponible sur YouTube : https://youtu.be/sklxxKUECYI et à écouter le double album dont provient la musique : https://bit.ly/2NyH4oJ

Une femme se réapproprie son image dans l’abandon amoureux. Au cœur de l’intime, deux êtres découvrent en s’approchant la liberté qui les relie au battement du monde. Et si, ensauvagés, nous retrouvions la beauté simple et évidente de notre humanité ?

Auteurs : Isabelle Françaix (image) et Pierre-Adrien Charpy (musique)
Avec Pierre-Adrien Charpy et Raphaële Kennedy
Voix : Raphaële Kennedy
Ingénieur du son de l'enregistrement (Sillages, CD1,CYP2623) : David Lefeber
Matsylie Productions 2017 (Hervé Alexandre, producteur)

Liens : www.cypres-records.com www.matsylieproductions.bzh www.collectionavec.canalblog.com www.labelcypres.wordpress.com www.pierreadriencharpy.com www.isabellefrancaix.com www.raphaelekennedy.com

La pièce musicale "Vivante morte éblouie" a été écrite à partir d'un texte d'Albert Cohen extrait de "Belle du Seigneur" (Gallimard, 1968) :

VIVANTE MORTE ÉBLOUIE

1 Ô débuts, deux inconnus soudain merveilleusement se connaissant, lèvres en labeur, langues téméraires, langues jamais rassasiées, langues se cherchant et se confondant, langues en combat, mêlées en tendre haine, saint travail de l’homme et de la femme, sucs des bouches, bouches se nourrissant l’une de l’autre, nourriture de jeunesse, langues mêlées en impossible vouloir, regards, extases, vivants sourires de deux mortels, balbutiements mouillés, tutoiements, baisers enfantins, innocents baisers sur les commissures, reprises, soudaines quêtes sauvages, sucs échangés, prends, donne, donne encore, larmes de bonheur, larmes bues, amour demandé, amour redit, merveilleuse monotonie.

2 Seins apparus dans la nuit, douce clarté des seins, main de l’homme sur le sein luisant de lune, honte et douceur de la femme, ses lèvres entrouvertes en attente, peur et bonheur d’elle soumise, peur et douceur, visage penché de l’homme, hardiesses dans la nuit, hardiesses qu’amour commande, hardiesses acceptées par elle en abandon, livrée et bientôt approuvant, ô ses râles filés et salivés, les mêmes qu’à l’heure de sa mort certaine, ô ses sourires d’agonisante, son pâle visage par la lune éclairé, vivante morte éblouie, à elle-même révélée, confuse et béate, ses mains errantes dans les cheveux de l’homme sur son sein penché, mains finement caressantes, accompagnant son bonheur, mains reconnaissantes, mains légères qui remerciaient, chérissaient, voulaient encore. Amour, ton soleil brillait en cette nuit, leur première nuit.